Le coup de Bath

Il tire son nom de la petite ville d'Angleterre, située sur l'Avon dans le comté de Somerset où il fut, paraît-il utilisé pour la première fois. Il consiste à ne pas prendre la carte d'entame lorsque cela oblige ensuite l'adversaire à rejouer à la même couleur en faisant alors cadeau d'une levée au déclarant ou à changer de couleur, ce que le déclarant estime sans danger pour lui.

Sud exécute le contrat de 3 sans-atout avec les jeux suivants :

     

5 2

   
     

R D 7 2

   
     

6 3 2

   
     

A 8 4 3

   
         
 

R D 10 8 3

 

N

 

7 6 4

 

9 5 4

O

 

E

A V 10 8
 

10 8 5  

9 7

  V 6  

S

 

D 10 9 5

           
     

A V 9    
     

6 3

   
     

A R D V 4    
     

R 7 2

   



 

Ouest entame du roi de pique. C'est là qu'intervient le fameux coup de Bath qui consiste à mettre le 9 plutôt que de prendre avec l'as. Si Sud, en effet, commettait l'erreur de prendre, il ne pourrait réaliser que huit levées immédiates : cinq à carreau, deux à trèfle et une à pique. Lorsqu'il chercherait ensuite à se procurer la neuvième levée en jouant coeur vers le mariage du mort, Est prendrait avec l'as et rejouerait pique, permettant à Ouest de réaliser quatre levées dans cette couleur et le contrat étant ainsi mis en échec.

 

Si Sud, au contraire, ne prend pas le roi de pique entamé par Ouest, celui-ci ne peut rejouer cette couleur sous peine de faire cadeau d'une levée à Sud. Il ne pourra donc faire mieux que de rejouer coeur ou trèfle. Sud aura ainsi le temps de trouver sa neuvième levée à coeur, avant que Ouest n'ait eu, lui, le temps d'affranchir ses levées à pique.

 

 

 

Roger Trezel - "L'officiel du Bridge "